12. LA REVANCHE DE LA CAMARDE
Du berceau au tombeau,
C'est toujours le repos ;
Mais entre ces extrêmes,
L'on peut rêver debout,
Qu'on ne verra le bout,
Jamais, d'un chrysanthème.
Jamais, d'un chrysanthème.
C'est le cas du copain,
Qu'on aimait plus que bien,
Dont la santé gaillarde
De ces refrains frondeurs,
Se moquait des ardeurs
De l'active camarde.
De l'active camarde.
II était bien vivant
Et chantait en suivant
Sa route buissonnière,
La morte qui, sous l'affront
Baissait un peu le front
En refermant son suaire.
En refermant son suaire.
Mais ce fieffé coquin
S'était pris de béguin
Pour la Dame Fatale.
Tandis qu'il la troussait,
Elle se trémoussait
En riant, quel scandale.
En riant, quel scandale.
A tel point qu'on croyait
Qu'ils étaient mariés
Faisant trop bon ménage.
C'était donc naturel
De le voir éternel :
Il chevauchait les âges.
Il chevauchait les âges.
L'on était convaincu
Que l'homme avait vaincu
Sa mortelle adversaire
Qu'à force de charmer
La mort, elle l'aimait,
Le préférant sur terre.
Le préférant sur terre.
Mais c'était oublier
Que le grand balancier
Revient toujours en force ;
Que la loi de la vie
C'est de mourir, pardi !
II n'y a pas d'entorse.
Il n'y a pas d'entorse.
La camarde a touché
L'oiseau mal embouché
Sur sa solide branche.
La faucheuse est passée
Bien trop tôt, on le sait ;
Elle a pris sa revanche.
Elle a pris sa revanche.
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la chanson : Le Revanche de la
Camarde